• Ce qui dure

    Le présent se fait vide et triste,
    Ô mon amie, autour de nous ;
    Combien peu de passé subsiste !
    Et ceux qui restent changent tous.

    Nous ne voyons plus sans envie
    Les yeux de vingt ans resplendir,
    Et combien sont déjà sans vie
    Des yeux qui nous ont vus grandir !

    Que de jeunesse emporte l'heure,
    Qui n'en rapporte jamais rien !
    Pourtant quelque chose demeure :
    Je t'aime avec mon cœur ancien,

    Mon vrai cœur, celui qui s'attache
    Et souffre depuis qu'il est né,
    Mon cœur d'enfant, le cœur sans tache
    Que ma mère m'avait donné ;

    Ce cœur où plus rien ne pénètre,
    D'où plus rien désormais ne sort ;
    Je t'aime avec ce que mon être
    A de plus fort contre la mort ;

    Et, s'il peut braver la mort même,
    Si le meilleur de l'homme est tel
    Que rien n'en périsse, je t'aime
    Avec ce que j'ai d'immortel.

    René-François Sully Prudhomme.

     

     

     


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  • À Aimée d'Alton

     

    Déesse aux yeux d'azur, aux épaules d'albâtre, 
    Belle muse païenne au sourire adoré, 
    Viens, laisse-moi presser de ma lèvre idolâtre 
    Ton front qui resplendit sous un pampre doré.

    Vois-tu ce vert sentier qui mène à la colline ? 
    Là, je t'embrasserai sous le clair firmament, 
    Et de la tiède nuit la lueur argentine 
    Sur tes contours divins flottera mollement.

    Alfred de Musset.

     

     

     


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